De nombreuses formules pour donner une nouvelle vie aux livres

dr tr

Le hasard fait parfois bien les choses. Alors que les longues soirées d’automne s’annoncent, j’avais envie de vous parler des livres qui se donnent et s’échangent, par le biais de boîtes à livres. On en trouve un peu partout dans le monde, mais très peu (voire pas du tout ?!!) en Belgique. C’est évidemment durable : la vie de l’ouvrage se poursuit au-delà du premier lecteur. Et puis m’est arrivée aujourd’hui une invitation à « libérer des livres » ce mercredi 11 septembre dans ma région. Pas de doute, c’est le bon moment pour parler de livres-échanges !

sarlat lamaisondesmarguerites.wordpress

Les premières boîtes à livres dont j’ai entendu parler, ce sont celles de Sarlat, opérationnelles depuis 2008. Le principe est simple : le lecteur peut y déposer un livre qu’il a lu et en prendre un autre, transmis lui aussi par un amateur de lecture. Depuis, j’ai trouvé trace de ce type d’offre bien ailleurs que dans la capitale du Périgord noir. De Calgary ou Montréal au Canada à de très nombreuses municipalités françaises, de Paris à Lyon en passant par les Vosges, l’Italie, la Suisse…

Parfois, la transmission des livres se fait dans un cadre moins formalisé, moins organisé, à une échelle bien plus petite. Ainsi, en Allemagne et dans les pays anglo-saxons, il n’est pas rare de trouver une « caisse à livres » dans les halls d’entrée des immeubles à appartements. Elles fonctionnent sur le même principe. Les livres qui restent sur le carreau sont in fine offerts à des associations locales.

Les cabines téléphoniques très tendances

Quand on s’intéresse aux boîtes à livres, à ces bibliothèques ouvertes et autogérées, on finit toujours par tomber sur Westbury-sub-Mendip dans le Somerset, en Angleterre. Après la suppression du service de bibliothèque itinérante dans leur village, ses habitants ont été les premiers à transformer une célèbre cabine téléphonique rouge en librairie locale. Elle a coûté 1 livre à peine.

after bella cabine tel

On y trouve 200 ouvrages fournis par les habitants qui peuvent à tout moment venir emprunter ou déposer un livre. Des « red telephone boxes » ainsi transformées en librairies, on en rencontre désormais une bonne centaine en Angleterre, au Pays de Galles, en Ecosse. Même New York a la sienne !

Les célébrissimes cabines téléphoniques anglaises ne sont pas les seules à être ainsi customisées. Un projet germano-français de transformation de cabines téléphoniques hors d’usage en bibliothèques de rue a ainsi été primé par l’Unesco allemande. Il s’appelle BücherboXX-BiblioboXX. Impulsé à l’origine par l’ « Institut pour le développement durable dans l’éducation, le travail et la culture » de Berlin, il allie transmission gratuite de livres à la notion d’apprentissage (les cabines sont transformées par des étudiants des filières techniques et professionnelles) et de développement durable.

buebo

Non seulement le livre connaît une deuxième voire une troisième vie, mais la cabine elle-même fait l’objet d’un recyclage et d’une renaissance. Par un exemple concret, les porteurs du projet démontrent ce que peut induire une approche « développement durable » dans la vie quotidienne.

Cabines et livres toujours avec Phonebooks à Paris. Ce système permettait de déposer un ouvrage dans une des 914 cabines téléphoniques de la capitale française…de quoi redonner un usage à cet outils un peu dépassés désormais. Une fois cela fait, le lecteur signalait ce dépôt sur le compte twitter de Phonebook, histoire de voir le bouquin trouver très un nouveau propriétaire. Depuis quelques jours toutefois, l’aventure est terminée, non pas faute de participants ou de livres, mais bien de temps dans le chef de ses initiateurs.

Devenir bookcrosser

A ma connaissance, pas de tout cela en Belgique. Tout au plus y organise-t-on de manière sporadique des bookcrossings, un autre moyen très tendance de partager ses coups de cœur littéraires. Le bookcrosser « libère » un livre dans l’espace public pour qu’il soit lu par un autre anonyme. C’est ce qui va se passer ce mercredi 11 septembre à Liège. On devrait y croiser des livres aux arrêts de bus, sur les bancs publics, dans les cafés… Pour le promoteur de l’opération, le livre est un symbole de liberté, d’émancipation, de tolérance…il invite donc ses concitoyens, via un événement Facebook, à participer à cet « attentat » poétique et littéraire. On peut déjà y lire qui va « libérer » quoi, et parfois où.

Des sites web spécialisés proposent une version plus « structurée » du bookcrossing. Les « donneurs » peuvent y suivre le parcours des livres qu’ils ont « libérés ». A voir sur bookcrossing.com ou sur « Lis et fais passer ». Pour en découvrir d’autres, il vous suffit de taper « libérer un livre » dans les moteurs de recherche sur le web…et vous aurez de la lecture !

Dans les autres manières de donner une nouvelle vie aux livres, je vous ai déjà parlé sur ce blog de cette entreprise qui collecte les livres usagés chez les privés pour les mettre en vente sur le web. Je ne peux que vous inviter à relire l’article.

Avant de refermer cette liste non-exhaustive des initiatives collaboratives en rapport avec le livre, je m’en voudrais de ne pas vous proposer cette découverte : un distributeur de bouquins d’occasion à Montréal.

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Les images valant souvent tous les discours, je vous propose d’en visionner le fonctionnement et la genèse sur cette vidéo.

Enfin, pour trouver d’autres exemples de boîtes à livres ou d’actions pour « libérer » des bouquins, pour vous en prendre plein les yeux avec de magnifiques bibliothèques partout dans le monde, je ne peux que vous inviter à suivre les « Improbables Librairies » sur les réseaux sociaux…c’est souvent très apaisant.

Ce qui ne manquera pas de nous être utiles à nous les Belges. On ne peut en effet pas dire que nous croulons sous les initiatives comme celles que je viens de vous présenter. Il y en a bien quelques unes parfois, sur base d’impulsions privées…Mais, pour la transmission de livres, on a l’impression d’être à la traîne… comme pour la plupart des nouveaux comportements qui font la consommation collaborative…

Alain Wagener

Crédits photos :
La Presse
Improbables Librairies
After Bella
lamaisondesmarguerites.wordpress.com
Dr Tr

14 responses to “De nombreuses formules pour donner une nouvelle vie aux livres

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  2. Ping : Récup’ : en Wallonie, Namur donne le ton | Alain Wagener Green·

  3. Merci d’avoir cité l’origine de votre emprunt (photo 2)… Mais c’était pour la bonne cause, mais un petit signe m’aurait bien fait plaisir…
    Par ailleurs, je sais qu’il y a des boîtes à lire ou livres à Bordeaux, mais lors de mon récent passage dans cette ville, je n’ai pas eu le bonheur de les apercevoir…

    • c’est juste normal de citer les crédits photos 🙂 . Désolé par contre, Lou, de ne pas vous avoir averti de cet emprunt sur votre blog lamaisondesmarguerites.wordpress.com, cela aurait effectivement été plus correct. Bi

  4. c’est une excellente idée, mais faudrait avoir un « deal » avec les firmes qui ont ces machines, mais je serais partant, on pourrait essayer
    michel elsdorf

  5. Ping : Liège : mes vœux verts pour 2014, inspirés des initiatives retenues en 2013 | Alain Wagener Green·

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  7. Ping : Un blog de veille de l’actualité durable, ça peut donner des idées concrètes | Alain Wagener Green·

  8. Bonjour,
    Je viens de découvrir le phénomène du bookcrossing et cherche maintenant une cabine téléphonique à « librairiser »…Des boites aux lettres ont existé dans ma ville, mais elles n’ont malheureusement pas eu le succès escompté.
    Merci pour les informations,
    Pierrette Richard

  9. Ping : Boite à livres : quelles modalités ? | Francheville Écologie·

  10. bonjour je cherche une cabine pour des lecture gratuite pour tous j’aimerai l’installer prêt de chez moi il y a un camping pas très loin et pas mal de passage devant je pense que les passants pourrai être intéresser si vous avez des informations pour que je puisse en trouver une contacter moi merci maryline.rapin@free.fr

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